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IntroductionOnly 14 pages are availabe for public view
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Abstract
Naus voulons chanter l’amour du danger, l’habitude de l’energie et de la
,La litterature ayant jusqu’ ici magnifie l’ immobilite pensive, l’ extase et sommeil, nous voulons exalter Ie mouvement agressif, l’insomnie fievreuse, Ie pas gymnastique, Ie saut perilleux, la gifle et Ie coup de
4. Nous declarons que la splendeur du monde s’est enrichie d’une beaute nouvelle: la beaute de la vitesse. Vne automobile de course avec son coffre omee de gros tuyaux tels des serpents a l’haleine explosive ... une automobile rugissante, qui a l’air de courir sur de la mitraille, est plus belle que La Vie to ire de Samothrace.
5. Nous voulons chanter l’homme qui tient Ie volant, dont la tige ideale traverse la terre, lancee elle-meme sur Ie circuit de son orbite.
6. II faut que Ie poete se depense avec chaleur, eclat et prodigalite, pour augmenter la ferveur enthousiaste des elements primordiaux.
7. II n’y a plus de beaute que dans la lutte. Pas de chef-d’reuvre sans un caractere agressif. La poesie doit etre un assaut violent contre les forces inconnues pour les sommer de se coucher devant l’homme.
ous sammes sur Ie promantoire extreme des siecles L .. A quoi bon der derriere nous, du moment qu’il nous faut defoncer les vantaux erieux de l’impossible ? Le temps et l’Espace sont morts hier. Nous
ns deja dans l’absolu, puisque nous avons deja cree l’etemelle vitesse
glorifier la guerre - seule hygiene du monde -, Ie itarisme, Ie patriotisme, Ie geste destructeur des anarchistes, les belles s qui tuent, et Ie mepris de la femme.
,Naus voulons demolir les musees, les bibliotheques, combattre Ie ralisme, Ie feminisme et toutes les Hichetes opportunistes et utilitaires.
,Naus chanterons les grandes foules agitees par Ie travail, Ie plaisir ou
revalte ; les ressacs multicolores et polyphoniques des revolutions dans capitales modernes; la vibration nocturne des arsenaux et des hantiers sous leurs violentes lunes electriques; les gares gloutonnes valeuses de serpents qui fument ; les usines suspendues aux nuages par ies ficelles de leurs fumees ; les ponts aux bonds de gymnastes lances sur la cautellerie diabolique des fleuves ensoleilles; les paquebots aventureux flairant I ’horizon; les locomotives au grand poitrail, qui piaffent sur les rails, tels d’ enormes chevaux d’ acier brides de longs tuyaux et Ie vol glissant des aeroplanes, dont I ’helice a des claquements de drapeau et des applaudissements de foule enthousiaste.
C’est en Italie que nous lanyons ce manifeste de violence culbutante et incendiaire, par lequel nous fondons aujourd’hui Ie Futurisme, parce que nous voulons delivrer l’Italie de sa gangrene de professeurs, d’archeologues, de cicerones et d’antiquaires. L’Italie a ete trap longtemps Ie grand marche des brocanteurs.