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Abstract
La Personn’alite artistique de George Sand:
”Je vois dans l’avenir une femme qui sera glorifiee pour avoir rendu hommage it la verite: C’est George Sand.,,(l)
II n’ est pas necessaire, pour etre artiste aux yeux de George Sand, d’etre un travailleur intellectuel. Mais il est necessaire de connaitre Ie
est intelligent et beaute. Elle a passe sa vie a ecrire des histoires. Tant d’histoires, douze heures par jour pendant quarante ans. Elle a ecrit presque, soixante-dix romans et ving-cinq pieces de theatre. Elle a realise dans Ie roman champetre sa plus grande reussite, parce qu’elle y reprend d’une fayon consciente, Ies procedes habitueis aux conteurs populaires, dont elle possedait instinctivement Ie secret. Dans ses romans champetres, ses idees sociaIes, humanitaires, trouvent leur meilleure expression.
George Sand qui se situe au rang des grands, a applique son principe de I’art comme elle I’exprime dans Ia preface de La Mare au diable.
”L’art n’est pas une etude de Ia reaIite ... C’est une recherche de Ia verite ideale.”
Ainsi, elle ne montre que Ie beau cote des etres et des choses pour rester fidele a son ideologie.
c.Article cite dans ”La revue d’histoire litteraire de la France” 75 annee. No.5, septembre-Octobre, 1975, p.761
George Sand est un auteur du plus grand talent, que tous ses romans ont des parties superieures de description, de situation et d’analyse, qu’il y a dans tous, meme dans ceux qui tournent Ie moins agreablement, des caracteres neufs, des peintures ravissantes, des entrees en matiere pleines d’attrait. Elle avait Ie don inne de la phrase elegante, et Ie don de faire passer son emotion dans son style.
George Sand est une personnalite riche, complexe, contradictoire.
Elle etait a la fois passionne et raisonable. Elle revait de decouvrir les secrets de la nature et de la divinite, la loi du bonheur humain. Le plus beau cote de sa nature est precisement cette passion des idees, cette aspiration ardente vel’S Ie bien et Ie vrai, ce desir sincere. Elle vaut mieux par son intelligence que par son caractere. Elle admirait sincerement Ie courage, la vertu, la justice, I’ abnegation, toutes les qualites des grandes ames. Mais ne possedant pas elle-meme ces qualites, elle s’efforyait de masquer ses propres faiblesses, pour ne pas avoir a en rougir. Elle se mentait a elle-meme et mentait aux autres.
George Sand parle d’elle meme avec beaucoup de modestie, qu’il
,s’agisse de son charme physique ou de son talent litteraire. Elle a beaucoup puise dans les livres, elle s’ interessait a tout : recits de voyages, albums de gravures, etudes historiques ou geographiques, traites de philosoph ie, articles de propagande, ouvrages de vulgarisation ou de
considerable. Elle a influence beaucoup d’ ecrivains a son epoque. Simone de Beauvoir, l’avant-garde du feminisme, marqua ainsi ses reticences lorsqu’ elle dit :
”George Sand m’irrite. Jeune, j’aime sa volonte d’independance, son ardeur a lire, a s’instruire, a courir la campagne, et la nettete de ses decisions . ... par la suite, je continue d’estimer son energie et sa puissance de travail. Mais je suis ecoeuree par ce masque vertueux qu’elle a pose sur son visage .”e)
George Sand apparait de plus en plus comme l’un des ecrivains romantiques les plus representatifs, tant dans ses revoltes que dans ses aspirations spirituelles et humanitaires, comme un maitre de l’imaginaire, un precurseur de la litterature populaire. Ainsi, elle merite Ie respect plutot que Ie sarcasme. C’ est ce que dit Bernard Lalande:
”Nous voila tout de bon revenu aux champs George Sand, homme politique, est une fable qui n’a jamais existe : nous possedons plus que jamais dans Mme Sand Ie peintre du coeur, Ie romancier
et la bergere.”e)
L’activite creatrice de George Sand ne fut jamais aussi feconde qu’ entre 1838 et 1846, pendant ces annees, elle trouva dans son zele humanitaire l’inspiration de ses romans champetres. Elle les ecrivent pour exalter l’ hcmme de la terre et pour faciliter ainsi Ie rapprochement des classes.
L’art de George Sand se definit d’abord par sa facilite. Les idees s’arrangent d’elles-memes dans son cerveau et l’expression suit naturellement. Elle pratique un art tout spontane. Elle prend plaisir a se
(”) Cite dans ”Le Robert des grand\’ ecri1’Oil1S de langue [rom::oise” I.S.B.N.- dictionnaires Ie Robert, 2000, p. 1256
C.Bernard Lalande, ”Sainle-Beuve, Causeries du Lund!” extraits HI, Larousse, Paris, 1953, p.54